Le podcast Parole de Créateurs face à l’urgence écologique propose des rencontres entre artistes et scientifiques pour créer de nouveaux récits, sensibiliser et agir face au dérèglement climatique, par la voie des artistes comme médiateurs.
Pour cette rentrée, la fondation invite l’artiste allemande Isa Melsheimer et l’anthropologue britannique Tim Ingold pour un échange sur la symbiose entre l’humain et le vivant. Inspirées de l’architecture moderniste et postmoderniste, les oeuvres de Isa Melsheimer questionnent les conceptions de l’être humain et de la nature, du bâti et de la société, et proposent un écho aux recherches récentes de Tim Ingold sur la perception environnementale et l’artisanat.
- Comment repenser notre consommation, transformer notre approche du monde vivant et restructurer les villes de demain ?
Ces conversations proposent également de nouvelles façons de produire et de diffuser l’art, dans un environnement fragilisé où les transformations technologiques s’accélèrent.
Modération faite par Stefano Vendramin, curateur en art en lien avec l’écologie.
Isa Melsheimer
Née en 1968 à Neuss, en Allemagne, Isa Melsheimer vit et travaille désormais à Berlin. Elle a étudié à l’Université des Arts de Berlin et a suivi la formation de Georg Baselitz. L’œuvre de Melsheimer tourne autour de thèmes architecturaux et urbains. Elle s’intéresse notamment à l’architecture moderniste et postmoderniste et aux conceptions sous-jacentes de l’être humain et de la nature, de l’espace bâti et de la société. Elle puise son inspiration dans la littérature, le cinéma, la culture populaire et les textes universitaires, notamment dans le livre Vivre avec le trouble de la théoricienne des sciences et féministe américaine Donna J. Haraway, qui prévoit la nécessité de nouvelles relations et interférences entre les humains, les machines, les animaux et les plantes pour réimaginer vivre sur une terre détruite à l’ère chthulucène.
Le MAMAC Nice lui consacre actuellement l’exposition personnelle « Isa Melsheimer. Compost » jusqu’au 27 février 2022. Basée à Berlin, elle est représentée par les galeries Esther Schipper et Jocelyn Wolff.
Tim Ingold
Tim Ingold est professeur émérite d’anthropologie sociale à l’Université d’Aberdeen, en Écosse. Il a effectué des recherches sur le terrain parmi les peuples Saami et Finlandais en Laponie, et a écrit sur l’environnement, la technologie et l’organisation sociale dans le pôle Nord, sur les animaux dans la société humaine, ainsi que sur l’écologie humaine et la théorie de l’évolution. Ses travaux plus récents explorent la perception de l’environnement et les compétences pratiques. Les intérêts actuels d’Ingold se situent à la frontière entre anthropologie, archéologie, art et architecture. Ses ouvrages récents comprennent The Perception of the Environment (2000), Lines (2007), Being Alive (2011), Making (2013), The Life of Lines (2015), Anthropology and/as Education (2018), Anthropology : Why it Matters (2018), Correspondances (2020) et Imagining For Real (2022).