A l’initiative de Nathalie Guiot, la fondation présente “Habiter l’intime”, une exposition réunissant des œuvres sur papier issues de collections bruxelloises avec l’aimable participation des collectionneurs Isabelle Bourne, Yolande De Bontridder, Frédéric de Goldschmidt, Cédric Lienart de Jeude et le regard complice de Anne Pontegnie.
Plus de 80 artistes, parmi lesquels Francis Alÿs, Joël Andrianomearisoa, Louise Bourgeois, Ulla von Brandenburg, Isabelle Cornaro, Wim Delvoye, Mark Dion, Lionel Estève, Paul-Armand Gette, Camille Henrot, Fabrice Hybert, Pierre Le-Tan, Karine Rougier, George Segal, Jim Shaw, Franz West etc.
Des collectionneurs ont accepté de sortir leurs œuvres sur papier. Chacun a fait une liste. A redécouvert des trésors cachés qu’il pensait avoir oublié. Dans une excitation presque adolescente, ils ont confrontés leur regards, ils ont créé des associations, des passerelles… pour faire de cette exposition un cabinet de curiosités graphiques éphémères, un brin sulfureux. Une centaine d’œuvres d’artistes d’horizons divers, accrochée sur les murs all-over, fédérée par le medium du papier et de sa fragilité.
Opérer une rencontre, celle d’œuvres qui questionnent nos identités, nos désirs, notre solitude. Descendre dans les tréfonds de notre âme, de nos corps et de son réseau viscéral que nous faisons mine d’ignorer.
Voyager dans les rêves ouatés érotiques et secrets ; s’enivrer des traits frénétiques et charbonneux de l’encre et du fusain, ou tel un voyeur, observer les ébats sexuels d’un couple clandestin, ou prendre en pleine figure, l’exhibitionnisme assumé d’un portrait…
Un voyage pictural qui déploie l’exubérance de nos êtres, de nos identités multiples. Habiter se dilue en « habit tu es »… Libérons-nous de nos oripeaux sociaux, laissons tomber les masques, divaguons…
“Habiter l’intime”, c’est aussi un dédale, un labyrinthe pour les esprits curieux ; Dans les espaces domestiques de cette maison des années 20, on y découvre des dessins préparatoires qui façonnent une utopie collective, des oeuvres sur papier comme des tentatives joyeuses d’abstraction minérale ou chromatique, issues du lyrisme de l’artiste.
Le corps comme habitat, idéalisé, exhibé, mutilé par quelques forces démiurgiques.
Un cabinet graphique singulier et poétique qui enrobe et provoque le spectateur, y décelant, espérons, dans l’infini de ces propositions, sa maison intérieure, un pan de son âme, son yin et son yang…
Il suffit d’allumer l’interrupteur. L’humilité bienveillante d’un Francis Alys, le corps mis à nu d’un Paul-Armand Gette, la poésie du geste de Helena Almeida, les éructations d’un Arnulf Rainer, etc…un infini maelström, drolatique, une invitation à sortir des frontières du bon goût.
Nathalie Guiot
Informations pratiques
Jusqu’au samedi 7 décembre 2019
La fondation sera fermée le 1er et 2 novembre 2019
Exposition ouverte du mercredi au samedi, de 14:00 à 18:00, et sur rendez-vous
Entrée : 5€ (tarif unique)