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La bibliothèque idéale de Barbara POLLA et Véronique CAYE

La Fondation Thalie invite des personnalités à venir parler de leurs rapports aux livres et à proposer leur bibliographie idéale au travers de cinq titres, qui viendront alimenter la collection de la Fondation pour en faire une bibliothèque partagée, à la fois intemporelle et marquée par l’époque.

Dans son nouveau livre Le Nouveau Féminisme – Combats et rêves de l’ère post-Weinstein (Odile Jacob), Barbara Polla nous parle des différents féminismes existants, ceux qui émergent, ceux dont on ne parle pas, et ceux que l’on ne connaît pas. Avec pour sous-titres Combats et rêves de l’ère post-Weinstein, le livre nous rappelle à l’essentiel, celui du combat des femmes, que ces dernières doivent mener depuis la nuit des temps. L’affaire Weinstein a mis au grand jour, à donner la voix, à donner de la voix à toutes celles qui subissaient sans rien dire. Elle a aimé #MeToo, mais n’a pas apprécié #BalanceTonPorc. Elle considère notamment que la violence masculine n’est que compensatoire. Pour elle, importuner est indispensable à la liberté sexuelle, mais aussi, qu’il ne faut pas enchaîner les femmes à un statut d’éternelles victimes. « Je suis féministe parce que j’aime les femmes – et les hommes et les autres. » écrit-elle. Elle en appelle, à un monde des femmes plus libres. « Je soutiens chacun des féminismes que j’ai mentionnés pour autant qu’il œuvre pour plus de liberté, pour plus de femmes, et d’hommes et d’autres. » Séduire, avoir la joie de séduire, vivre dans la poésie de l’érotisme, inventer de nouvelles maternité/paternité, réconcilier en quelque sorte l’homme et la femme dans un partage des émotions et des sensations, c’est ce qu’elle demande aux uns et aux autres, pour un avenir meilleur, sans confrontation et sans domination.

Sa bibliothèque idéale :
Extrême, esthétiques de la limite dépassée de Paul Ardenne (ed. Flammarion)
Petite éloge du désir de Belinda Cannone (ed. Folio)
Pas dans le cul aujourd’hui de Jana Cerna (ed. La contre allée)
Je meurs comme un pays de Dimitris Dimitriadis (ed. Les Solitaires intempestifs)
J’aime à toi de Luce Irigaray (ed. Grasset)

Véronique Caye présentera quant à elle Pour toutes mes sœurs, film mettant en scène la musicienne et comédienne Estelle Meyer entourée de 58 femmes qu’elle admire.

Sa bibliothèque idéale :
Le livre des Tawassines de Hallâj (ed. du Rocher)
Je vis mais sans vivre en moi-même de Thérèse d’Avila (Ed. Alia)
L’érotisme de Georges Bataille (ed. de Minuit)
Mémoire du Vent de Adonis (ed. Poésie Gallimard)
C’est tout de Marguerite Duras (ed. P.O.L.)

Une signature de Le Nouveau Féminisme – Combats et rêves de l’ère post-Weinstein (Odile Jacob) sera proposée à la suite de la rencontre.

Durée du film : 45 minutes
Durée totale de l’évènement : 1h30
Langue : français

Née à Genève en 1950, Barbara Polla est une médecin, galeriste, écrivaine et une personnalité politique libérale suisse. Après des études de médecine à Genève, elle poursuit ses recherches à la Harvard Medical School, Massachusetts General Hospital (Boston). Elle rentre en Suisse en 1989 et prend la tête de l’unité d’allergologie de l’hôpital cantonal universitaire. Elle dirige également le laboratoire de physiologie respiratoire de la Faculté de médecine de l’hôpital Cochin (Université Paris V) de 1993 à 2000. Auteur d’une centaine d’articles de recherche originaux et chroniqueuse pour de nombreux journaux, elle est également impliquée dans la politique nationale suisse de 1991 à 2007 au Parti libéral genevois. Elle poursuit par ailleurs depuis 1991 une activité de galeriste à Genève. Elle s’intéresse aux images mouvantes depuis les années quatre-vingt-dix et montre alors les installations vidéo de Mat Collishaw et les premières vidéos de Pipilotti Rist, Vanessa Beecroft, Annika Larsson. Dans les années deux mille, elle crée à Genève « Les Nuits des 1001 Vidéos », puis en 2011 VIDEO FOREVER, en collaboration avec Paul Ardenne. Depuis 2014, elle est également professeure d’écriture créative et critique à la HEAD. Elle s’intéresse, dans ses romans, au corps et à l’impossible possession de l’autre.

Metteur en scène et vidéaste, Véronique Caye développe un travail d’exploration scénique des écritures contemporaines au moyen de recherches visuelles et sonores qui, loin d’illustrer le texte, deviennent un prolongement plastique. Son approche de la mise en scène ne consiste ni à « interpréter » un texte, ni à le transposer à la scène, mais à articuler les différents composants de la représentation texte, corps (danseurs et acteurs), vidéo, scénographie, son et lumière en un réseau de forces et de résistances. Dans ses performances, Véronique Caye questionne les tensions entre vidéo et présence scénique. Ce travail d’assemblage propose ainsi de multiples perspectives qui soulignent une appréhension du monde à venir, au travers des médias, de la névrose, de la notion de rupture et du devenir de toutes formes d’organisation sociale.