À l’occasion de l’ouverture de l’exposition d’été Persephone de l’artiste-designer Jeanne Vicerial et de la photographe Leslie Moquin à Arles, la Fondation invite des autrices et artistes à une soirée de lectures performées autour de l’intime et du rapport au corps.
“Correspondances” s’inscrit dans la continuité d’événements (Equinoxes) et des publications des éditions Ishtar qui marquent le soutien et l’engagement de la Fondation pour les écritures créatives et la poésie contemporaine.
Dimanche 2 juillet, 17h-19h
Lectures suivies d’un verre. Avec : Véronique Caye, Carole Douillard, Nathalie Guiot, Barbara Polla, Agnès Thurnauer et Sandra de Vivies.
Sur réservation
34 rue de l’amphithéâtre 13200 Arles
Programme des lectures
Agnès Thurnauer
Lecture d’une sélection des 50 lettres écrites par Agnès Thurnauer à Henri Matisse entre avril 2021 et Janvier 2022, lors de l’élaboration de son exposition au musée Matisse à Nice. L’artiste se concentre notamment sur la question des « états » dans l’oeuvre de Matisse, et la découverte du caractère conceptuel de son travail. Agnès Thurnauer construit son exposition en s’adressant jour après jour au Maître pour étayer son propre travail.
Agnès Thurnauer (Paris, 1962) est une artiste franco-suisse vivant et travaillant à Paris. Au travers de ses peintures, sculptures et installations, elle traite de la question du langage. Cette plasticité du langage s’expérimente en trois dimensions, avec ses sculptures composées de moules de lettres à différentes échelles permettant l’investissement du regard et du corps. Son travail a été révélé au public par une exposition monographique au Palais de Tokyo en 2003. Depuis, elle a notamment exposé au Centre Pompidou, au musée des Beaux- Arts d’Angers et de Nantes, au musée Matisse à Nice, ou encore au musée de l’Orangerie, dans le cadre de l’œuvre pérenne, les Matrices Chromatiques. Elle collabore régulièrement avec des écrivains, philosophes et poètes pour des publications et des livres d’artistes (Michèle Cohen-Halimi, Tiphaine Samoyault, Rod Mengham…).
Carole Douillard
Phénomène Sontag
Une lecture fragmentaire des carnets intimes de l’autrice et intellectuelle américaine Susan Sontag (1933-2004), Ed.Christian Bourgois.
Après 5 mois de présence intensive, entre 2019 et 2022, dans les Papers de Sontag, conservés à UCLA, à Los Angeles, Carole Douillard débute à Arles l’aventure réstitutive de sa rencontre avec la sensible et complexe Susan. Cette première lecture des carnets intimes de l’autrice, publiés en 2006 par son fils David Rieff, pose également les jalons de la rencontre de Carole Douillard avec le vaste espace Californien, écrin physique et psychique de ce dialogue qu’elle initie avec Susan Sontag, près de vingt ans après sa disparition.
Artiste plasticienne et performer, Carole Douillard utilise sa présence ou celle d’interprètes comme sculpture pour des interventions minimales dans l’espace d’exposition, complété de documents, films, récits et photographies. Depuis quelques années, elle s’intéresse à la question des archives, de la conservation, dans le temps, de la mémoire et des gestes. Elle publie en 2022 le livre Body Talks (Ed. Zero deux/Presses du Reel), un entretien avec la critique d’art Amelia Jones et les artistes, pionnières de la performance féministe Californienne, Barbara T Smith et Suzanne Lacy. Depuis 2019, elle mène un travail de recherche à Los Angeles (bourse Sur mesure/Institut Français, Aide à la Création, DRAC Pays de la Loire) où s’y élaborent notamment de nouvelles pièces en lien avec l’existence de l’écrivaine et essayiste américaine Susan Sontag (1933-2004).
Sandra de Vivies
Montage d’extraits de La Femme du lac, récit de facture hybride entre narration, poésie et image.
Le texte découle de la découverte d’une centaine de négatifs ou vitres noires qui agissent comme autant de supports de voyance et permettent à la narratrice de tisser des liens entre différentes femmes, différentes périodes et différents lieux, en Allemagne surtout. L’écriture matérielle, sensorielle se déploie en un rhizome où chaque fragment fait écho à un autre, l’effleurant, le cognant parfois. La lecture s’attachera à en faire entendre les différentes voix et variations spatio-temporelles comme à en faire surgir les images.
Le travail d’écriture et de recherche de Sandra de Vivies (vit et travaille à Bruxelles) porte sur les récits photosensibles, à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image. Elle a publié divers textes et photographies dans des revues et ouvrages collectifs ainsi qu’un premier livre initié lors de sa résidence à la Fondation Jan Michalski, Vivaces (Editions La place, 2021). Ses travaux photographiques sont régulièrement exposés, articulés au texte – imprimé, lu ou performé avec la complicité du musicien Xavier Dubois. Diplômée, notamment, du master « Lettres, Écopoétique et Création » de l’Université d’Aix-Marseille, elle est par ailleurs programmatrice associée du festival écopoétique à Liège.
Véronique Caye
Les Magiciennes
Les magiciennes est une lecture performée inspirée par les écrits du poète syro-libanais Adonis (1930 -). “C’est elle la magicienne” sont les premiers vers du poème qui ouvre son Lexique Amoureux. Toute l’œuvre d’Adonis est une ode à la femme, une magicienne qui rend « ses passions à son corps » et invite à l’amour, à la liberté et au poème.
Extraits de :
Histoire qui se déchire sur le corps d’une femme Edition Mercure de France, Paris 2008
Lexique Amoureux, Poésie Gallimard, Editions Gallimard, Paris 2018
Véronique Caye est artiste, vidéaste, photographe, écrivaine et metteure en scène. À travers spectacles et vidéos, elle développe une dramaturgie de l’image où le poème toujours transcende le médium. Tout entière, l’entreprise artistique de Véronique Caye se rassemble autour d’une obsession, celle de la vera icona, l’« image vraie », de l’image qui devient le vrai. Véronique Caye est l’auteure de Vera Icona, Abécédaire de l’image scène et le sujet de Horizon Véronique Caye, de Paul Ardenne et Barbara Polla (les deux ouvrages publiés en 2021 par Hématomes Editions, Liège).
Barbara Polla et Nathalie Guiot
Correspondance lors d’un confinement
Quand deux femmes se révèlent dans leur intimité. « À la lecture de la correspondance de René Char avec Albert Camus, je découvre des similitudes avec la nôtre. La ligne entre nous, la frontière Barbara qui nous sépare, nous relie aussi ; nos âges, nos blessures, nos amours, nos expériences d’écriture, la dernière fois, je te parlais de la mort de mon père. Par pudeur, tu ne m’as pas répondu ».
Barbara Polla est médecin, auteure, galeriste, commissaire d’expositions et poète. Elle a été directrice de recherche à I’INSERM à Paris de 1992 à 2001. Elle a assumé divers mandats politiques en Suisse, notamment comme membre du parlement national. Sa galerie, Analix Forever, existe depuis 1991. En politique, en art, en féminisme et dans sa vie, Barbara Polla défend la liberté. L’écriture est sa manière de mettre en forme sa pensée. Elle a notamment été professeure d’écriture créative et critique à la HEAD de 2014 à 2016 et elle organise depuis 2007 des Nuits de la Poésie.
Fondatrice et Présidente de la Fondation Thalie, Nathalie Guiot est auteure d’un premier recueil de poésie Le premier jour de l’étincelle (éditions Ishtar, 2020), éditrice et commissaire d’expositions. Elle fonde Anabet Éditions (2000-2012), crée Thalie Art Project, une association qui produit des rencontres artistiques et performatives, aujourd’hui devenue fondation avec un espace d’expositions, une collection d’art et une résidence d’artistes et d’auteur(e)s. Nathalie Guiot est membre du Cercle international et du Comité d’acquisition Design au Centre Pompidou, membre du comité d’acquisition en Arts Visuels pour le CNAP, membre du comité de sélection des résidences Art & Science de la Fondation Tara Océan, et mécène active auprès d’institutions culturelles en Belgique.